« Je suis en vacances. Et voici pourquoi je vous écris que je ne devrais pas le faire. »
Chaque été, un type de post devient viral sur LinkedIn. En apparence banal, il révèle pourtant un trouble profond.
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Dans ces publications estivales, le message est toujours le même : une célébration de la déconnexion… en plein acte de connexion.
Ce paradoxe n’est pas anodin.
L’auteur ou l’autrice de ce post affirme se retirer du monde professionnel, tout en demeurant visible dans l’espace numérique. Le résultat ? Un message polyphonique, à la fois intime et public, sincère et stratégique, qui peut être lu comme :
- un aveu d’authenticité,
- une incohérence flagrante,
- ou une forme d’ironie maîtrisée.
En réalité, ces posts illustrent une tension plus large, à laquelle nous sommes toutes et tous soumis :
être à la fois performant·e et détaché·e, unique et conforme, vulnérable et fort·e.
Ces contradictions traduisent un état d’hyperconnexion généralisée, où même la pause doit être exposée, justifiée, scénarisée.
L’intériorité devient instable, car soumise à des injonctions paradoxales : prendre du recul… tout en restant présent·e.
Le vacancier de LinkedIn, smartphone à la main et doigts sur le clavier, incarne alors une forme moderne de dissonance :
celle d’un monde où le silence n’a plus sa place s’il ne produit pas du contenu.
Et si on apprenait aussi à cultiver nos silences ?
Dans le dernier épisode de Communiquer ça se cultive, j’analyse ce phénomène, ses enjeux symboliques, et ce qu’il dit de notre rapport contemporain à la communication.
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Et vous, que pensez-vous de ces posts de « déconnexion connectée » ?
Les trouvez-vous authentiques, irritants, inspirants… ou révélateurs d’un malaise plus profond ?
Vos réactions m’intéressent.