Quand les marques s’emparent du discours moral… et se font parodier

Écoutez l’épisode ici :

La dernière campagne de Shein, orchestrée par Havas, a déclenché un flot de réactions, parodies en tête.

« La mode est un droit, pas un privilège », dit Shein. Une formulation tirée du lexique de la justice sociale, visant à légitimer un modèle d’ultra-fast fashion en crise d’image.

Problème ? Le public connaît désormais l’envers du décor : conditions de travail dégradées, empreinte écologique massive, modèle extractiviste.
Résultat : un effet de dissonance entre les valeurs affichées et la réalité perçue. Le discours sonne creux.

Et c’est là qu’intervient la parodie.

📌 Deux réactions brillantes à analyser :

  • Malheurs Actuels, média satirique, détourne les slogans de Shein :

« Pourquoi niquer la planète ne serait réservé qu’aux riches ? »
« Surconsommer est un droit, pas un privilège. »

  • Sang Neuf Agency, dans un post LinkedIn incisif, imagine des campagnes fictives pour d’autres marques :

« Pourquoi le Roundup serait-il réservé aux Américains ? La nature est belle, mais elle manque cruellement de brevets. Chez Monsanto, on offre le meilleur de la chimie à tous. »

Ces campagnes parodiques reprennent les codes du branding de Shein pour en révéler l’implicite idéologique.
C’est en exagérant le propos que leur ironie éclaire le décalage.
La critique s’opère de l’intérieur du système : par le langage publicitaire lui-même.

La question que cela soulève est brûlante :
 Peut-on se réclamer d’un discours éthique… quand les pratiques restent inchangées ?
La communication peut-elle camoufler, voire blanchir, les logiques de domination ?

J’explore tout cela en détail dans l’épisode de mon podcast Communiquer ça se cultive :

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Et vous, qu’en pensez-vous ?
Les marques peuvent-elles encore « faire illusion » ?
J’attends vos retours avec intérêt.